Une nouvelle enquête du commissaire Adamsberg…
Fred Vargas, de son vrai nom Frédérique Audoin-Rouzeau, est une femme de lettres française.
Auteur de romans policiers à fort succès, elle a choisi, avec
"Vargas," le même pseudonyme que celui de sa sœur jumelle Joëlle,
peintre contemporaine connue sous le nom de Jo Vargas, en référence à Maria
Vargas, personnage joué par l'actrice Ava Gardner dans le film "La
Comtesse aux pieds nus."
Après son bac, elle entreprend des études d'histoire. Elle s'intéresse à la
préhistoire, puis choisit de concentrer ses efforts sur le Moyen Âge. Elle a
écrit en 2003 un ouvrage scientifique sur la peste noire (Les Chemins de la
peste, le rat, la puce et l'homme).
Elle a débuté sa "carrière" d'écrivain de roman policier par un coup
de maître. Son premier roman "Les Jeux de l'Amour et de la Mort",
sélectionné sur manuscrit, reçut le Prix du roman policier du Festival de
Cognac en 1986 et fut publié aux éditions du Masque.
Devant ce succès grandissant, l'auteur se fait de plus en plus rare, fuyant tout
ce qui peut ressembler à une mondanité. Elle occupe le temps libre qui lui
reste à sa famille: son fils, maintenant lycéen, et sa sœur, qu'elle considère
comme sa moitié.
Elle a publié une dizaine de romans, et quelques bandes dessinées avec Edmond
Baudoin.
Elle a fait de son frère Stéphane Audoin-Rouzeau le personnage d'un de ses
romans.
"Pars vite et reviens tard" reçoit, en 2002, le Grand prix des
lectrices de Elle 2002 - (catégorie policier), le Prix des libraires 2002 et le
Trophée 813 du Meilleur roman francophone 2002.
Elle a obtenu le prix Landerneau polar en 2015 pour " Temps glaciaires
" aux éditions Flammarion.
"Fred Vargas a inventé un genre romanesque qui n'appartient qu'à elle : le
Rompol. Objet essentiellement poétique, il n'est pas noir mais nocturne,
c'est-à-dire qu'il plonge le lecteur dans le monde onirique de ces nuits
d'enfance où l'on joue à se faire peur, mais de façon ô combien grave et
sérieuse, car le pouvoir donné à l'imaginaire libéré est total. C'est cette
liberté de ton, cette capacité à retrouver la grâce fragile de nos émotions
primordiales, cette alchimie verbale qui secoue la pesanteur du réel, qui sont
la marque d'une romancière à la voix unique dans le polar d'aujourd’hui."
(Jeanne Guyon, Le Magazine Littéraire)
Un soir
d’été, un homme, dans une salle de cinéma, est bouleversé par l’image d’un
enfant abandonné sur une plage. Quelque temps plus tard, une autre image, d’un
autre enfant, sur une autre plage, vient en écho raviver en lui cette émotion
violente et incompréhensible. Ces deux images, s’embrasant au contact l’une de
l’autre, vont révéler les fêlures intimes de cet homme qui jusqu’alors se
croyait à l’abri des soubresauts du monde et des remuements du coeur. De
réminiscences en visions, sa vie vacille en silence, débordée par une lame de
fond qui renverse et transfigure tout sur son passage : les certitudes, les
beaux jours insouciants, l’enfance perdue, ses mystères et ses châteaux de
sable, et
le regard fragile, d’amour et d’effroi mêlé, que portent sur leurs fils les
hommes qui sont un jour devenus des pères.
Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé d'anglais, il quitte l’Europe aux anciens parapets pour s’installer à New York, où il a la riche idée de débarquer fin août 2001, quelques jours avant l’effondrement des tours du World Trade Center…
À l’université Columbia, il prépare une thèse de littérature américaine et
enseigne le français pendant deux ans.
De retour en France, après un faux départ dans le monde universitaire, dont il
se sépare assez vite par consentement mutuel, il devient éditeur de littérature
étrangère et entame une carrière parallèle de traducteur (de Joan Didion, Paul
Harding ou encore William Vollmann).
Dans
son roman "Bakhita", la romancière, dramaturge et comédienne
Véronique Olmi raconte l'histoire vraie d'une femme qui, enlevée enfant et
réduite en esclavage, devint religieuse avant d'être canonisée par le pape
Jean-Paul II. Une vie à travers les violences du monde. Un corps meurtri par
l'inhumanité des humains, mais qui avance quand même, toujours. Une femme qui
traverse l'Histoire et est témoin dans sa chair des horreurs de l'esclavage, du
colonialisme, des guerres mondiales, du fascisme…
Au
départ, il y a l'incendie. Jean a oublié d'éteindre sous une casserole. Il en
profite pour oublier aussi sa vie en abandonnant sa maison aux flammes. Acteur
de séries B, il va désormais se contenter de survivre. La fiction devient son
refuge, la vie elle-même une toile de fond. C'est dans cette atmosphère de
désenchantement qu'il rencontre France Rivière, une actrice encore célèbre qui
lui propose de s'installer chez elle. Puis son fils, Charles, un homme
intrigant qui sort de l'hôpital psychiatrique. Jean s'attache à ses pas, perd
sa trace, s'interroge sur son absence, qui le renvoie à celle qu'il éprouve
face au monde...
La
vie automatique met en scène un homme qui tire un trait sur le passé mais ne se
résigne pas à s’engager dans une nouvelle vie. Sans perspective d’avenir, il se
laisse conduire où le vent le pousse, tout en ayant une conscience aiguë de la
« crise » qu’il traverse.Un admirable roman sur la dérive d’un homme qui
renonce à l’illusion de vouloir maîtriser le cours de son existence.
Avec "Mercy,
Mary, Patty", retour, sous la plume de Lola Lafon, sur l'affaire Patty
Hearst. Enlevée en 1974 par un groupuscule révolutionnaire d'extrême-gauche,
cette fille d'un richissime patron de presse bascule du côté de ses ravisseurs,
et participe au braquage d'une banque. Un roman qui ausculte avec finesse les
non-dits béants d'une Amérique opulente…
Sara
Kaplan, journaliste au New-York Times, reçoit la confession d’un ancien soldat,
Barnes, vétéran de la guerre d’Irak. Barnes revendique le meurtre d’une tzigane
de 17 ans. Meurtre pour lequel un Indien a été condamné cinq ans auparavant à
la peine capitale. Sara Kaplan publie la lettre. L’affaire occupe d’un coup le
paysage médiatique et divise l’Amérique. Sara est hantée depuis l’enfance par
le suicide de son père, vétéran du Vietnam. En s’acharnant à vouloir montrer la
responsabilité de l’armée dans la folie de Barnes, elle cherche à surmonter la
tragédie qui a détruit sa famille. Dans sa quête, Sara nous entraîne de
New-York à Hué en passant par le Sud désenchanté des Etats-Unis en crise. Elle
dresse, au travers de ses personnages, un portrait de l’Amérique d’aujourd’hui,
s’interrogeant sur le rôle de la presse, le racisme, la violence des conflits,
et sur la malédiction qui condamne les gens sans mémoire à revivre sans fin
leur passé.
Louise
Caron est auteur de romans et de pièces de théâtre Formation: docteur en
neurobiologie et en biochimie. En 1983, elle entreprend une formation de
comédienne au Théâtre Ecole de Montreuil, dirigé par Jean Guerrin. Par la
suite, sa vie professionnelle s’organise entre la recherche, l’enseignement et
la scène. En 1990, elle s’initie à l’écriture dramatique avec Michel Azama et
Jacques Hadjage, au Théâtre de l’Est Parisien. En 2007, elle quitte Paris pour
les Cévennes. Depuis elle consacre son temps à l’écriture et au théâtre.
Denise
s’est entichée de Paul, le narrateur. C’en était gênant au début. Alors, malgré
ses habitudes volontiers casanières, il n’a pas refusé. Ensemble, ils ont passé
un an dans son appartement parisien, une année de routine sans tellement se
divertir. Lui, le matin, se rend à son bureau quand elle ne sort pas, car
Denise est un chien, de bonne taille, un bouvier bernois, une femelle, ancienne
élève de l’école des chiens d’aveugle, un cancre recalé pour sa couardise
urbaine. Jeune de quatre ans, elle avait de faux airs de Bakounine.
Entre eux, l’ordinaire des sempiternelles vadrouilles urbaines se limite à
trois sorties quotidiennes dans une géographie relevant plus du pâté que du
quartier, un pâté autour duquel ils tournent ensemble, sans varier, des
flâneries au carré. Elle s’en contente, en bête, la langue souriante, le
croupion au roulis, ses cuissots qui ressemblent tellement aux contours de
l’Afrique. Un an de la sorte, Paul s’en fait une peine, tellement que, pour
quatre jours, lui et la chienne s’offrent une escapade. Denise au Ventoux.
Mais que s’est-il passé à la descente entre Denise et son maître sur les
gradins du grand Ventoux ? Subitement les voici face à face, comme jamais,
rassemblés dans une calme éternité.
En
marge des livres, en marge de l’édition, il s’adonne à sa plus grande
passion : la montagne. Après avoir gravi une centaine de sommets dans le
massif du Mont-Blanc, les Écrins et les Pyrénées, il cesse l’escalade à
quarante-cinq ans et se consacre à l’écriture.
La
confession d’un ouvrier breton floué par la vie et conduit à l’irréparable.
«Article 353 du Code pénal» est un
roman étonnant, la confession d’un assassin à son juge. Martial Kermeur,
dépouillé par un escroc qu’il vient de noyer, décrit sa chute et sa colère.
Précis, court, mais néanmoins très dense, le récit tend vers une fin
inattendue, magnifique…
Dans
ses récits inspirés du cinéma, du jazz ou du roman noir, l’écrivain met en
scène, dans une écriture nerveuse et rythmée, des personnages réunis par une
intrigue (hold-up, arnaque, drame familial) ou une obsession (la note pure du
jazzman, des scènes de film). Avec humour, parfois ironie, Tanguy Viel décrit
un monde de tricheurs, de rêveurs, souvent de perdants troquant une réalité
décevante contre le fantasme d’une vie meilleure.
Qui est Mr Piekielny
? Une fugitive apparition dans "La promesse de l'aube" de Romain
Gary. De cette silhouette à peine esquissée, François-Henri Désérable tire un
brillant roman qui entraîne le lecteur (côté sombre) dans l'histoire funeste
des juifs lituaniens, et (côté allègre) dans une virtuose interrogation sur la
littérature. Un prenant traquenard.
Au rang des
célébrités natives d'Amiens, il faudra désormais compter avec François-Henri
Désérable, trente ans à peine. Le prétexte de son troisième roman, "Un
certain M.Piekielny", est tout mince. Intrigué par quelques lignes de
"La promesse de l'aube", l'auteur, pardon, le narrateur, décide d'enquêter
sur ce petit homme" à la "barbe roussie par le tabac" et
aux airs de "souris triste", qui y apparaît fugitivement.
Quoi de remarquable chez ce M.Piekielny, à priori bien banal ? Il est le seul à
prendre au sérieux les prédictions enflammées de Mina Kacew, la mère du futur
Romain Gary ( "mon fils sera ambassadeur de France, chevalier de la légion
d'honneur, grand auteur dramatique !"). Au point qu'il adjure l'enfant de
répéter plus tard ce mantra aux "hommes importants" qu'il croisera :
"au n°16 de la rue Grande-Pohulanka à Wilno, habitait M.Piekielny".
L’endroit
est surnommé « L’Hôtel », mais c’est un institut médico-légal. Son
directeur, le narrateur d’On ne dormira jamais, partage son temps entre
sa table de dissection et l’élevage de lapins nains. Un quotidien subitement
bousculé par l’intrigant Valère, producteur de films pornographiques. Le
cinéaste propose de créer un « KluB » au sein de l’institut,
où se donneront de fastueux et sépulcraux galas. Piscines de formol où flottent
des cadavres, grande parade des morts, la « barbarie créatrice »
de Valère est sans limite. Son but : replacer la mort au cœur du vivant, à
l’instar des danses macabres du Moyen Age.
Ce sera le
point de départ d’une longue et inexorable fuite en avant pour l’ensemble des
protagonistes de cet Institut-Morgue-Hôtel-KluB-Clapier « nécromantique ».
Epidémie foudroyante, meurtres en série, armée de rongeurs et cadavres
ressuscités : bientôt, les frontières entre fiction et réalité se
brouillent dans ce qui ressemble de plus en plus à un joyeux cauchemar.
Quasi-huis clos, festif et monstrueux, le roman se présente comme un conte
cruel dans lequel le lecteur est sans cesse ballotté (non sans un certain sadisme
de la part de l’auteur) entre visions adorables de lapins « tendres et
ravissants » et évocations horrifiques de chairs en décomposition.
Bruce
Bégout est né en 1967 à Talence. Philosophe spécialiste de Husserl, il se
consacre à l'exploration du monde urbain et à l'analyse du quotidien.